Les textes de loi en souffrance

Résumé:

À Madagascar, plusieurs questions majeures de santé publique demeurent en attente d’un encadrement juridique adapté.

L’interruption thérapeutique de la grossesse, bien qu’interdite, s’impose dans certains cas comme une nécessité médicale et éthique. L’instauration d’un cadre légal strict permettrait d’assurer la sécurité des patientes et des soignants.

L’injonction thérapeutique, mesure alternative à l’incarcération pour les personnes dépendantes, appelle une loi précisant ses modalités d’application et garantissant un accompagnement médico-social approprié.

La question des greffes et transplantations d’organes souffre, elle aussi, d’un vide juridique, entravant le développement de cette pratique vitale.

La prolifération de la vente illicite de médicaments constitue une menace grave pour la santé publique. Elle nécessite une réponse législative ferme, incluant contrôle, répression et sensibilisation.

L’hospitalisation d’office, relevant de la psychiatrie, doit être réformée pour respecter les droits fondamentaux des personnes tout en assurant la sécurité collective.

Le charlatanisme, qui détourne les malades des soins fondés sur la science, reste insuffisamment encadré.

De même, la publicité médicale doit faire l’objet d’une régulation rigoureuse, afin de préserver la déontologie et éviter les dérives commerciales.

L’accompagnement en fin de vie, encore marginalisé, requiert une reconnaissance juridique claire des soins palliatifs, des directives anticipées et de la dignité des patients en phase terminale.

Enfin, le refus de soins pour motifs religieux, comme le refus de transfusion sanguine, soulève des enjeux éthiques complexes, entre autonomie du patient et responsabilité médicale. Un cadre légal s’avère indispensable pour garantir les droits de chacun.

Chaque question fera encore l’objet d’une étude approfondie par les différentes branches de l’Académie nationale de Médecine de Madagascar.